Sous ce titre Berlioz composa un oratorio à l’époque où était posé le vitrail de la Sainte Famille (9*). Aux sept degrés de la gamme musicale correspondent d’ailleurs les sept couleurs spectrales de la lumière solaire donnant vie au vitrail. C’est aussi dans cette mouvance que Messiaen écrivit « Les couleurs de la cité céleste ».

Mais restons sur terre et recherchons l’enseignement des vitraux qui nous entourent. Si la Nativité de Jésus n’est pas représentée ici, au contraire de celles de Ste Anne, de St Jean- Baptiste et de St Pierre, l’Epiphanie du Seigneur est bien là (tympan 2*). La Vierge Marie en robe indigo, que recouvre un manteau bleu, tient sur ses genoux l’Enfant Jésus tout de blanc vêtu (« Je suis la lumière du monde» Jn 12, 46). Il bénit Melchior, le vieux mage à genoux, somptueusement paré de tissus soit orangé, jaune ou rouge. Il offre de l’or: symbole du royaume inauguré par l’avènement de Jésus. Derrière Melchior se tient Balthazar, d’âge mûr, habillé en vert; il présente l’encens en hommage à la nature divine de l’Enfant mais aussi symbole de la prière s’élevant vers Dieu. Le plus jeune, Gaspard, est vêtu en violet. Il porte un vase rempli de myrrhe; par là est soulignée la nature humaine de Jésus dans la perspective de sa Passion. Car cette résine sera utilisée lors de l’ensevelissement du Christ trois jours avant sa résurrection.

Une autre scène, fréquente dans l’iconographie chrétienne, est la Vierge à l’Enfant. Marie souvent debout (4* 15b*), parfois assise (24*) est voilée de blanc: symbole de virginité que la naissance de Jésus n’a pas diminuée mais consacrée (CEC 499). Elle porte Jésus bénissant (24*) ou bien tenant le globe terrestre (4*) parce qu’il est vrai Dieu et vrai homme (CEC 464), fils unique de Marie et aîné d’une multitude de frères (CEC 501).

Nous pouvons terminer notre visite devant la fenêtre 9* où se trouve traitée la Sainte Famille de Nazareth avec Jésus, Marie et Joseph à leurs occupations respectives. « C’est une trinité de la terre » disait St François de Sales « représentant, en quelque façon, la Sainte Trinité ». Ainsi que le rapporte St Luc (2, 51-52) l’obéissance de Jésus rachète la désobéissance d’Adam (12*) et sa soumission d’enfant à ses parents correspond à celle qu’il doit à son Père céleste. Enfin sa croissance « en taille et en grâce devant Dieu et les hommes » concourt au modèle parfait de la vie familiale dans le travail et le silence (CEC 531-533).