En
1619, un coutelier de St-Martin-ès-Vignes, Isaac Gillebert
et sa femme Barbe Brisson, commandèrent à Linard
Gontier, ou à l'un de ses confrères, une verrière
ayant pour thème l'Histoire d'Abraham (Genèse
14-18). Dès la pose des tableaux de verre chacun put
admirer l'image du Père éternel entouré
d'anges : ceux de Mambré peut-être, et d'autres
dans l'allégresse musicale (3*). On observe la même
figure dès lors qu'elle est liée à un
épisode de l'Histoire sainte : la Création (12*),
la Transfiguration (17*), la Passion (8, 14*).
Précédemment, quand Jacques Le Tartier, Seigneur
de Pouillyet du Clos-le-Roi, offrit à la paroisse
un vitrail traitant du Credo (6*), l'enseignement qui était
proposé à l'attention des fidèles imposait
encore l'icône du Père au sommet du chef-d'uvre
(Catéchisme p. 53 - 94). Enfin, quand le vitrail
n'évoque ni scène biblique ni thème
catéchétique, comme c'est le cas pour la vie
des saints, l'image du Père est toujours là
pour signifier la relation privilégiée qui
existe entre Lui et les plus fidèles de ses fils
(1, 13*).
L'iconographie du Père éternel est assez
constante. Elle s'inspire de la description qu'en donne
le prophète Daniel (Dn 7, 9) : "Je regardais,
jusqu'à ce que des trônes furent placés
et qu'un Vieillard s'assit. Son vêtement était
blanc comme la neige et ses cheveux comme de la laine pure..."
(17, 23*). Le Père porte aussi une couronne (1*)
et plus souvent une tiare : symbole d'autorité autant
que de gloire (3, 5, 8, 12, 13, 14*). II bénit, en
signe de bonté, tout en posant sa main gauche sur
le globe terrestre pour manifester sa toute-puissance (1,
3, 5, 13, 23*).
Mais le Père est toujours penché vers ses
fils, puisque "Dieu essuiera toutes larmes de leurs
yeux" (Apocalypse 7, 17 ; fenêtre 18).
* : numérotation des verrières
figurant sur le plan mis à la disposition des visiteurs
à l'entrée de l'église.
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