La Trinité fut choisie
comme thème de la verrière surmontant la porte
sud achevée en 1610. Puisque le Dieu trois fois saint
est Un (Catéchisme n° 253) le maître verrier
Le représenta (11 *) sur un seul panneau.
- le
Père, avec tiare à 3 couronnes surmontées
d'une croix, debout, Lui que nul " ne connaît
sinon le Fils et celui à qui le Fils veut bien
le révéler " (Mt 11, 27),
- le
Fils, à la droite du Père comme dans la
fenêtre 19, sous les traits du Christ ressuscité,
- et
l'Esprit saint, " comme une colombe " (Jn 1,
32), envoyé au monde, après la glorification
de Jésus, pour révéler en plénitude
le mystère de la Très Sainte Trinité
(catéchisme 244).
Des têtes d'anges et
des anges adorateurs entourent les trois Personnes divines
comme partout ailleurs.
Quelques décennies
plus tard, les grandes baies furent parées de somptueux
tableaux vitrés. Certaines scènes imposent
la Présence trinitaire dans des compositions appropriées.
C'est le cas pour l'Annonciation faite à Marie (22*).
Un seul verset évangélique (Lc 1, 35) suffit
à l'artiste pour concevoir son oeuvre. En partie
haute, trois panneaux distinguent les Personnes divines
(catéchisme 254) : au centre l'Esprit sous l'aspect
d'un intense rayonnement, à gauche le Père
tout-puissant, et à droite le Fils de Dieu. Dès
prononcé le " fiat " marial éclate
la joie du ciel peuplé d'anges, musiciens ou non.
Revenons à une fenêtre
basse (7*), celle qui célèbre l'Institution
eucharistique ( Mt 26, 26-29 et 1 Co 11, 23-26). C'est une
composition riche en allusions. Le Père, assis sur
un arc-en-ciel en signe d'alliance (Ex 24, 8), tenant la
Croix du Rédempteur (1 Co 11, 26), son front, ceint
d'une tiare à cinq couronnes (Mt 26, 29), est uni
à l'Esprit saint et au Christ ressuscité,
assis lui aussi, mais sur deux arcs en ciel symbolisant
la nouvelle alliance scellée par son sang (1 Co 11,
25). Le dessin précis, les couleurs vives et contrastées,
donnent à cet ensemble une densité exceptionnelle.
La vision de St Etienne durant
sa lapidation (19*) nous ramène aux oeuvres de grandes
dimensions. Linard Gontier s'en tient également à
un seul verset issu des actes des Apôtres (7, 56)
pour élaborer un tableau admirable et puissant. En
une lancette unique il loge la Trinité où
apparaît le Christ ressuscité à la droite
du Père bénissant, sous le symbole de l'Esprit.
De grands anges adorateurs élargissent la vision
du martyr revêtu d'une dalmatique** rouge-sang.
Par le baptême, au nom
de la Très Sainte Trinité, nous sommes appelés
à partager sa vie, ici-bas dans l'obscurité
de la foi, et au-delà de la mort dans la lumière
éternelle (catéchisme 265).
dalmatique : ornement liturgique du
diacre
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