Antérieurement au don du vitrail 12* fait par Marie Forest (cf St Martin Magazine N° 9) Nicolas et Edmonne Butar offraient la verrière conservée aujourd’hui dans la fenêtre 8 *. L’ouvrage paraphrase les épîtres de St Paul dont nous avons parlé, après la présentation des donateurs (panneau 1 en bas à gauche). Dans les deux compositions vitrées l’enseignement est identique : "La Croix est en quelque sorte la perche salvatrice que Dieu nous tend, le pont grâce auquel nous pouvons traverser l’abîme de la mort et surmonter toutes les menaces pour parvenir jusqu’à Lui. La Croix est présente lors du baptême qui nous fait mourir avec le Christ pour ressusciter avec Lui ". ( J. Ratzinger). Mais la pédagogie utilisée ici est différente de la précédente puisqu'elle recourt à une légende. La légende de la Croix se donne pour but d'élaborer une histoire continue d'Adam à Jésus. Représentée en sept tableaux, elle peut se résumer ainsi.

Un ange du Paradis prélève un rameau sur l'Arbre de vie. Il le confie à Seth (panneau 2 disparu et remplacé par une Mise au tombeau) pour qu'il soit planté sur la tombe de son père Adam inhumé au mont Calvaire (3). Bien après, le bel et grand arbre qui en résulta fut choisi pour servir à la construction du Temple de Salomon. Faute de convenir à ce projet, le bois fut utilisé à la construction d'un pont (4). Quand s'y présenta la Reine de Saba, celle-ci eut l'intuition qu'avec ce bois serait faite la Croix du Rédempteur ; par respect elle refusa donc de l'emprunter (5). Longtemps disparues, ces poutres furent mises au jour lors des travaux de terrassement de la piscine probatique (6). Sorties de terre , elles s'élevèrent plus tard pour recevoir le Christ crucifié. Au IV ème siècle Ste Hélène retrouve la Croix du Seigneur (lobe gauche) qu' Héraclius (plutôt que Constantin) exaltera en 630 (lobe droit).

Tous les 14 septembre l'Eglise célèbre aussi la Croix glorieuse, se souvenant de "ce que nos pères nous ont raconté" (Ps 77,3), et attentive à l'affirmation du disciple bien-aimé : "De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne, par Lui, la vie éternelle" (Jn 3, 4).