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Saint Martin Magazine n° 07 - Mars 2002

Sommaire

Une petite fleur bleue

Je me souviens encore d'une randonnée en montagne avec des jeunes. Nous longions une falaise brûlée par le soleil, vide et austère. La pierre semblait avoir définitivement barré tout accès à la vie. Pourtant ça et là, quelques auréoles de lichen s'agrippaient. Et tout en haut, fragile et solitaire, vacillait une petite fleur bleue !

Ainsi le vent avait déposé dans une fissure, un peu de poussière que la pluie avait fixé. Quelques graines y avaient fait leur nid. L'une d'elles avait germé. Ses racines s'étaient accrochées, défiant l'aridité. La vie avait gagné. Dans la roche morte, une brèche était ouverte.

Ils avaient pris de nombreuses et subtiles précautions pour qu'il soit bien enfermé dans le tombeau. Jésus appartenait désormais à la mort. On allait repartir à ses occupations, ne plus être dérangés. Les paroles et les gestes de Jésus, cet empêcheur de tourner en rond, disparaîtraient dans la nuit de l'oubli. Sa présence serait effacée de l'histoire. Mais cette nuit là, une femme va au tombeau, le cœur noir de tristesse : on a tué son Espérance et celle de ses amis. Elle voulait se raccrocher au passé. Mais la pierre est roulée. Le tombeau est vide. Il ne manquait plus que cela ! Comme si sa mort ne suffisait pas.

Mais " pourquoi chercher le VIVANT parmi les morts ? ".

Voici que dans l'histoire du monde, une brèche, à nulle autre pareille, était ouverte. Pus rien ne sera désormais comme avant. Plus possible d'imaginer le déroulement de l'existence comme on l'avait fait. La mort n'est plus la négation de la vie mais la condition de sa croissance et de sa fécondité. Pas de vie sans dépossession car il n'y a pas de vie sans amour ni d'amour sans abandon de toute possession, sans gratuité absolue, sans don de soi-même dans la confiance pauvre et désarmée. La vie est en avant !

Lorsque tout semble bouché, lorsque les horizons suggérés par le monde nous enferment dans l'égoïsme, il y a aussi quelque part, une porte à trouver et à pousser. Cette porte, c'est Jésus ressuscité ! Il nous entraîne sur les chemins de la vie qui ne finit pas. Car lorsque nous avons été mis à la vie, ce fut pour toujours. Et chaque jour, grâce à ce premier jour, avec nos fragilités et les problèmes du monde, nous pouvons comprendre et aimer la vie autrement. Chaque fois que nous sortons de la spirale de la violence, du chacun pour soi et que nous osons un geste de foi et d'amour, c'est la puissance de la résurrection qui, secrètement, tisse en nous la chair du Christ vivant. Parfum d'éternité !

Aujourd'hui, si votre ciel est encore sombre, relevez la tête. Regardez, il y a, pas très loin, à portée de votre cœur, une petite fleur bleue. N'ayez pas peur. C'est Jésus ressuscité qui vous la donne. Pour nous inviter au Jardin de sa Vie. Joyeux temps pascal !


Le conseil économique et les finances de Saint Martin

Chaque paroisse est tenue d'avoir un Conseil des Affaires Economiques pour gérer au mieux les problèmes financiers propres à toute communauté. Ce conseil, présidé par le curé, est appelé à évaluer les besoins matériels de la paroisse en vérifiant que les projets sont bien au service de l'évangélisation et à faire en sorte que les bâtiments soient entretenus ; il s'assure des ressources correspondantes en en recherchant de nouvelles si nécessaire.

Mis en place le 23 juin 2001, le conseil est composé du Père Bertrand Roy, de Gonzague Bellan (comptable de notre paroisse), de René Bernaudat, de Claude Debret, de Serge Dion, de Christian Legris, de Rémi Lyautay et de Pierre Puzenat.

La situation financière de Saint Martin pour l'année 2001 est résumée par la tableau suivant.

Recettes
Dépenses
Nature
Montant (F)
Nature
Montant (F)
Quêtes et Casuel
240 451
Fonctionnement (entretien courant, chauffage, besoins des services)
345 033
Participation aux activités de la paroisse
62 601
Gros travaux d'entretien
37 583
Bénéfice de la kermesse
76 250
Cotisation diocésaine
41 638
Dons divers
36 515
   

Total
415 587
Total
424 254

Au budget proprement dit de la paroisse, il faut ajouter le budget particulier des honoraires de messe.

Recettes Dépenses : chaque prêtre reçoit 25 messes par mois (à 14€ en 2002)
59 625 F 63 250 F

Le déficit total de la paroisse en 2001 se monte donc à 12 062 francs
(budget de fonctionnement : 8 437 F, messes : 3 625 F).

A ce propos, rappelons que, si faire célébrer une messe est d'abord une façon d'exprimer notre foi en Dieu et une manière d'honorer nos défunts, c'est aussi une manière de permettre à nos prêtres d'avoir, avec la part du Denier de l'Eglise, un revenu décent de l'ordre du SMIC.

Si nous avons pu combler ce déficit en faisant appel aux réserves, cette situation ne peut pas se poursuivre longtemps d'autant que ces réserves, comme celles d'un ménage, ont pour objet principal de pouvoir couvrir des dépenses imprévues et indispensables.

L'équilibre financier est une exigence pour assurer la vie de la communauté. Si, malgré les efforts de bonne gestion de tous sous l'œil du Conseil des Affaires Economiques, le déficit s'installait de manière durable, il faudrait revoir à la baisse des dépenses utiles au service de l'Evangile. A titre indicatif, ce journal coûte 4 000 F par an et la feuille du dimanche revient chaque semaine à 250 F soit 12 500 F par an alors que tout le travail sauf le tirage de SAINT MARTIN MAGAZINE (confié à un atelier employant des handicapés) est bénévole. Quant au chauffage du Centre paroissial, c'est un coût annuel de l'ordre de 60 000 F.

Il faudrait aussi renoncer à des dépenses indispensables au service de la liturgie et à la conservation de nos locaux, locaux qui sont des auxiliaires nécessaires à la vie de la communauté : changement des fenêtres de la salle des fêtes et d'une porte au Centre Paroissial, complément d'éclairage à la chapelle, réaménagement de la salle 8, projet de remplacement de la sonorisation de l'église. Ce sont là des dépenses considérables dont certaines excèdent les possibilités du budget ordinaire de la paroisse. Il est donc possible qu'après examen sévère des coûts le Conseil des Affaires Economiques fasse appel à votre générosité.

Casuel : participation versée par les familles à l'occasion des baptêmes, mariages et deuils.
Participation aux activités de la paroisse : Inscriptions au catéchisme, mises à disposition de salles, brochures, livres et revues, photocopies,… .
Actuellement, la paroisse a en charge de ce point de vue Bertrand Roy, Amideo Santamaria, Gabriel Simonnet et des prêtres de passage comme François Palm.

Rions un peu : une histoire vraie !

Voilà quelques années, au cours d'une leçon de catéchisme sur les sacrements, Monsieur le curé demande aux enfants :
- " Combien y a-t-il de sacrements ? "
Après un petit temps d'attente, l'un d'eux répond :
- " Il n'y en a plus, Monsieur le curé, vous avez donné les derniers à ma grand-mère la semaine dernière ! "

Vitraux en fête : au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit

La Trinité fut choisie comme thème de la verrière surmontant la porte sud achevée en 1610. Puisque le Dieu trois fois saint est Un (Catéchisme n° 253) le maître verrier Le représenta (11 *) sur un seul panneau.

  • le Père, avec tiare à 3 couronnes surmontées d'une croix, debout, Lui que nul " ne connaît sinon le Fils et celui à qui le Fils veut bien le révéler " (Mt 11, 27),
  • le Fils, à la droite du Père comme dans la fenêtre 19, sous les traits du Christ ressuscité,
  • et l'Esprit saint, " comme une colombe " (Jn 1, 32), envoyé au monde, après la glorification de Jésus, pour révéler en plénitude le mystère de la Très Sainte Trinité (catéchisme 244).

Des têtes d'anges et des anges adorateurs entourent les trois Personnes divines comme partout ailleurs.

Quelques décennies plus tard, les grandes baies furent parées de somptueux tableaux vitrés. Certaines scènes imposent la Présence trinitaire dans des compositions appropriées. C'est le cas pour l'Annonciation faite à Marie (22*). Un seul verset évangélique (Lc 1, 35) suffit à l'artiste pour concevoir son oeuvre. En partie haute, trois panneaux distinguent les Personnes divines (catéchisme 254) : au centre l'Esprit sous l'aspect d'un intense rayonnement, à gauche le Père tout-puissant, et à droite le Fils de Dieu. Dès prononcé le " fiat " marial éclate la joie du ciel peuplé d'anges, musiciens ou non.

Revenons à une fenêtre basse (7*), celle qui célèbre l'Institution eucharistique ( Mt 26, 26-29 et 1 Co 11, 23-26). C'est une composition riche en allusions. Le Père, assis sur un arc-en-ciel en signe d'alliance (Ex 24, 8), tenant la Croix du Rédempteur (1 Co 11, 26), son front, ceint d'une tiare à cinq couronnes (Mt 26, 29), est uni à l'Esprit saint et au Christ ressuscité, assis lui aussi, mais sur deux arcs en ciel symbolisant la nouvelle alliance scellée par son sang (1 Co 11, 25). Le dessin précis, les couleurs vives et contrastées, donnent à cet ensemble une densité exceptionnelle.

La vision de St Etienne durant sa lapidation (19*) nous ramène aux oeuvres de grandes dimensions. Linard Gontier s'en tient également à un seul verset issu des actes des Apôtres (7, 56) pour élaborer un tableau admirable et puissant. En une lancette unique il loge la Trinité où apparaît le Christ ressuscité à la droite du Père bénissant, sous le symbole de l'Esprit. De grands anges adorateurs élargissent la vision du martyr revêtu d'une dalmatique** rouge-sang.

Par le baptême, au nom de la Très Sainte Trinité, nous sommes appelés à partager sa vie, ici-bas dans l'obscurité de la foi, et au-delà de la mort dans la lumière éternelle (catéchisme 265).

dalmatique : ornement liturgique du diacre

Jean-Marie MEIGNIEN

Si la paroisse Saint Martin m'était contée

Rue Raoul DUFY
La découverte des rues du quartier Saint Martin se poursuit par la rue Raoul Dufy, dans le lotissement se situant derrière la clinique de Champagne. L'accès se fait par la rue Roger de la Fresnaye, depuis le boulevard Blanqui.

Raoul Ernest Joseph Dufy naît le 3 juin 1877 au Havre.

Après les Beaux-arts du Havre (1893), les Beaux-arts de Paris (1899), il est l'un des plus grands peintres normands. Impressionniste puis fauviste, il exerce son art de différentes façons d'abord via la peinture avec Albert Marquet (1901), puis la gravure avec Maurice Delcourt (1903).

Il participe à deux expositions (1905), en compagnie de Boudin, Lautrec et Van Dongen, puis Matisse, de Vlaminck et Marquet. Pour le Cercle d'Art Moderne, il expose au Havre (1906).

Il réalisera des imprimés sur tissu pour une firme de textile (1907-1930), exposera aux Etats Unis et fera également de la poterie et les décors pour l'opéra de Paris (1922-1923). Entre ses séjours à Munich, sur la Côte d'Azur ou au Maroc, il revient toujours dans sa Normandie, où il trouve l'inspiration de ses oeuvres.

Après la guerre il se fixe définitivement à Perpignan.

Il meurt le 7 mars 1953.

Alain Dewilde - Olivier Courtois
Extraits de Raoul DUFY sur www.normandieweb.org

 

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