L'actualité réclamerait que nous passions du temps à réfléchir et à échanger nos points de vue. Il faudrait bien s'attarder sur les décisions prises en matière de répression de la délinquance juvénile, sur les difficultés que rencontrent les professionnels de la santé, sur l'absence de projets internationaux sérieux qui réduisent le fossé grandissant entre les pays riches et les pays pauvres et qui respectent mieux la planète et son écosystème, sur l'interminable opposition entre Israéliens et Palestiniens et sur toutes les personnes en souffrance qui ne retiennent l'attention de personne !

Car c'est bien sur ce terrain mouvant de notre temps que nous devons nous situer et avancer ensemble. Nous sommes chrétiens dans et pour le monde d'aujourd'hui. Quelle consistance aurait une foi qui ne s'exprime que dans la ferveur de chauds rassemblements ou dans une sphère privée ?

A la suite du Christ qui a épousé les joies et les souffrances de son époque, nous devons être " sel de la terre et lumière du monde ". Cette note dominante des dernières Journées Mondiales de la Jeunesse vaut pour tous et demeure une parole capable de libérer et de mobiliser là où nous vivons.

Je n'aborderai pas ici d'avantage la mission du chrétien " en plein monde ", non par indifférence ou par désappointement devant les réalités, mais pour situer les raisons qui poussent l'Eglise d'aujourd'hui à s'organiser comme elle le fait. Je vous parlerai de notre paroisse, de ce qui s'y vit et ce qui va s'y vivre comme d'un lieu, parmi d'autres, qui soit source, fondement, nourriture, élan, signe et ferment d'unité pour mieux aimer ce monde, pour contribuer à l'éclosion de ses capacités de vie, de solidarité, d'avenir.

En ce sens, les divers groupes qui constituent la paroisse n'existent pas pour eux-mêmes. Ils sont au service de l'annonce de l'Evangile pour la population de notre quartier.

Parmi eux, il y a le Conseil Pastoral Paroissial (CPP). Ses membres sont nommés par le curé après consultation de la communauté. Avec lui, ils discernent les besoins et évaluent les réalisations pour que la paroisse remplisse sa mission. Des départs ont nécessité l'appel de nouveaux membres. Je suis heureux d'accueillir Annie Crevisy et Benoît Jousset. Christian Legris et Pierre Puzenat y siégeront alternativement et selon les nécessités pour représenter le Conseil Paroissial des Affaires Economiques. Je remercie pour tout ce qu'ils ont fait celles et ceux qui quittent le CPP pour d'autres horizons.

Voici deux ans qu'ont été mis en place des relais de quartier. Je veillerai à ce que se précise leur mission et qu'ils soient plus nombreux pour bien être en relation de proximité, de communication et d'information avec l'ensemble du territoire paroissial.

Neuf équipes d'adultes se sont constituées dans le cadre des orientations diocésaines pour faire une lecture continue de l'Evangile de Saint Matthieu. Non seulement ces groupes doivent redémarrer mais il serait bon que d'autres naissent. Le cœur à cœur avec la Parole de Dieu structure la foi et lui donne de rayonner. Dans cette mouvance, un week-end spirituel ouvert à tous est prévu au cours du premier trimestre 2003 dans une abbaye.

Le 12 octobre prochain, des jeunes de Saint Martin seront confirmés en l'église Saint Nizier avec d'autres de l'agglomération troyenne. Nous les entourerons comme nous sommes conviés chaque dimanche à être proches les uns des autres autour du Christ. Les jeunes et les enfants doivent mobiliser notre plus grande attention et inventivité. Notons la journée de rentrée paroissiale le dimanche 29 septembre qui s'ouvrira par la messe de 10h30 à l'église et sera suivie d'un repas amical " tiré du sac " au centre paroissial. Je vous y espère nombreux.

Parmi les autres projets qui nous mobilisent et nous portent à l'espérance, il y a celui du séminaire. Saint Martin accueillera pour la deuxième année le premier cycle de formation des futurs prêtres de Champagne - Picardie, soit cinq jeunes. Leur messe de rentrée, présidée par Monseigneur Stenger, sera célébrée à l'église le lundi 7 octobre à 19h15. Vous y êtes invités, ainsi qu'à leurs temps de prière quotidienne à la chapelle du centre paroissial. Votre soutien spirituel, amical et matériel témoignera à ces futurs prêtres votre intérêt et vos encouragements. Cette expérience nouvelle devrait nous aider à mieux considérer notre vie chrétienne comme un appel du Christ et à nous sentir plus responsables des vocations dont l'Eglise a besoin.

Ces quelques nouvelles et rendez-vous ne mettent pas au second plan toutes les autres activités de la paroisse, pas plus qu'il ne faudrait les considérer comme la pointe avancée de Saint Martin. Il s'agit que toutes nos célébrations et rencontres, notre travail comme nos fêtes deviennent humblement un foyer qui rayonne et réchauffe. Le monde a besoin de l'amour du Christ. La qualité de notre vie en Eglise doit alimenter, éclairer et stimuler notre élan missionnaire auprès de tous.

Il faudrait que l'on puisse dire des baptisés que nous sommes : " Voyez comme il s'aiment, comme ils nous accueillent, comme ils nous soutiennent, comme ils prient et célèbrent, comme ils rendent compte de leur espérance et de leur foi. "

En définitive, dans notre service du monde et notre vie en Eglise, tout n'est qu'une question d'amour !

Cette démarche se fait en lien avec d'autres jeunes de l'agglomération ayant eu un cheminement similaire, en paroisse, au lycée, avec la maison des lycéens, ou encore par un accompagnement particulier. Ils seront en tout une soixantaine à recevoir le sacrement des mains de l'évêque en l'église Saint Nizier ce 12 octobre à 18 h 30. Des adultes seront également confirmés ce soir là.

Tous ces jeunes ont vécu plusieurs temps de formation et de récollection pour se préparer à recevoir ce sacrement. Mais leur choix tient aussi à l'exemple qu'ils reçoivent de leur famille et de toute la communauté des chrétiens. Les adultes qui mettent leur vie sous le regard de Dieu, qui consacrent du temps à la vie de l'Eglise, sont autant de points d'appui qui ont permis à ces jeunes de dire " oui " aujourd'hui, et de prendre ainsi leur place dans l'Eglise. Sachons leur faire bon accueil, venons les entourer le 12 octobre et sachons aussi les solliciter, raisonnablement, pour leur confier les responsabilités qu'ils sont à même d'assurer.

La découverte des rues du quartier Saint Martin se poursuit par la rue Charles DELAUNAY, entre l'avenue Pasteur et la rue de Preize, en coupant les rue Ambroise Cottet et rue de la Paix.

Astronome, Charles Eugène DELAUNAY est né le 9 avril 1816 à Lusigny. Elève au collège de Troyes, il fit et acheva ses études.

En 1833, il se rendit à Paris où l'année suivante il fût reçu à l'Ecole Polytechnique, d'où il sortit premier en 1836. Ingénieur des Mines, il se sentit entraîné par une vocation irrésistible pour la science pure, les mathématiques transcendantales, dont l'étude spéciale s'applique aux calculs du mouvement des corps célestes. En 1841, il présente une thèse sur la méthode des variations, ce qui lui valut l'amitié de Biot dont il fût le suppléant de 1841 à 1848 dans les cours d'astronomie à la Sorbonne. Dans la même période il est répétiteur de géodésie (Science de la forme et de mesure de la Terre) à l'Ecole Polytechnique et sera également professeur de mécanique physique et de géométrie descriptive à l'Ecole des Mines de 1844 à 1851.

En 1851 il devient membre de l'Institut (Académie des Sciences, Section d'astronomie). Puis en 1870 il est nommé à la direction de l'Observatoire de Paris par le Gouvernement.

Il publie des nombreux textes et compose de nombreux livres sur la mécanique, l'astronomie, ainsi qu'en 1854 un traité, sur la mécanique rationnelle. Mais l'œuvre immortelle de DELAUNAY, " La théorie du mouvement de la lune " dont 2 volumes parus entre 1860 et 1870 et un troisième restant à imprimer, coûta 20 années de travail et de calculs. Ce travail immense permit de refaire les " Tables de la lune " qui servent encore journellement aux marins pour se diriger en mer et à calculer de manière précise les éclipses de soleil.

Il mourut accidentellement en mer le 5 août 1872, à Cherbourg.

Extraits de la Biographie des personnages de Troyes et de l'Aube
Emile SOCARD - Les Editions du Bastion Bibliothèque Municipale à Vocation Régionale de Troyes

Le triptyque de la fenêtre 12* est une synthèse saisissante reliant les origines à l'ère nouvelle.

Le premier volet (lire de haut en bas et de gauche à droite en terminant par le centre) condense à l'extrême la création du monde (Gn 1). A l'exception des oiseaux et des reptiles, rien n'est omis. Et l'artiste n'oublie pas que son oeuvre est destinée aux cultivateurs et aux vignerons du village. C'est pourquoi il fait figurer dans les lobes : chiens, lapins, dindons et chevaux. La biche, le blaireau et le loup s'y trouvent aussi.

Au sixième jour Dieu dit : " Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance... " (1er panneau). Adam reçoit alors la vie au pied d'un arbre aux fruits vermeils.

Le deuxième acte évoque les conséquences de la chute originelle. Dieu interroge Adam, le tentateur et la femme (2ème panneau). Ce dialogue (Gn 3, 8 - 16) conduit au châtiment (3ème panneau) et au renvoi du jardin d'Eden (Gn 3, 17- 24). La porte du Paradis est matérialisée par une architecture Renaissance que cache en partie le chérubin et la flamme de son glaive tournoyant (4ème panneau).

L'originalité de ce vitrail de 3 mètres au carré tient à la volonté des initiateurs de n'en point rester à ce constat d'échec. En plaçant au coeur de la composition un Christ en Croix, deux fois plus haut que chacun des panneaux précédents, les concepteurs mirent en évidence la réponse d'Amour faite par Dieu à la condition tragique de l'homme pécheur. De l'orgueilleuse désobéissance d'Adam conduisant à la mort surgit l'humble obéissance du Christ menant à la vie (Rm 5, 12- 21; 1 Cor 15, 21 - 27). De sorte qu'au vieil homme succède l'homme neuf (Col 3, 9). Et à l'opposé d'Eve au pied de l'arbre défendu se tient Marie, la nouvelle Eve, au pied de la Croix salvatrice (on peut y voir aussi Marie-Madeleine, la pécheresse convertie).

Bien que l'art du maître verrier soit inégal, Marie Forest, veuve de Odart Colbert, mérite la reconnaissance de ceux qui, depuis 1600, méditent ici le mystère de la Rédemption en accueillant, par la Foi, le don de Dieu qu'est le Salut.

Mais cette césure a un bon coté. Elle me permet de prendre mes distances avec une situation et un environnement qui, dans mon pays de mission, ont été assez pénibles ces derniers temps. Quand j'affirme arriver du Pakistan mes interlocuteurs me regardent parfois avec une lueur d'incrédulité qui me rappelle les " lettres Persanes ": comment peut-on vivre là-bas ? C'est vrai que ce n'est pas très facile dans l'ambiance actuelle !

Karachi, la ville de plus de 14 millions d'habitants où je réside, a une notoriété assez spéciale avec ses écoles de terrorisme où l'on enseigne en exclusivité le Coran et le maniement des armes ou encore le meurtre récent de 11 ingénieurs français qui aidaient à la construction de sous-marins, sans parler des attentats nombreux qui ont coûté la vie à de nombreux étrangers et Pakistanais.

Est-ce que les chrétiens, comme tels, sont particulièrement visés ? On ne peut l'affirmer catégoriquement même si deux lieux de culte ont été attaqués pendant des offices religieux, ce qui s'est soldé par une vingtaine de morts… Depuis ce temps nos églises sont gardées par des policiers armés et nous avons même des cartes d'identité paroissiales à présenter pour entrer dans l'église.

On s'y fait ! Mais il faut quand même prendre des précautions. En ce qui me concerne je me déplace très rarement à pieds même pour me rendre au centre pour enfants handicapés où je travaille chaque jour, et qui n'est guère qu'à sept minutes de notre grande école.

L'intervention américaine contre le régime Taliban a été pour nous une autre source d'inquiétude et le passage de nombreux bombardiers au dessus de nos têtes, tandis qu'ils s'acheminaient vers l'Afghanistan, m'a rappelé la deuxième guerre mondiale !

Au mois de mai, les préparatifs de guerre entre l'Inde et le Pakistan étaient fort inquiétants : déjà un million de combattants étaient face à face sur la ligne de contrôle du Cachemire et les différentes ambassades conseillaient à leurs ressortissants de se retirer rapidement avec leurs familles pour éviter de se trouver au centre d'une guerre nucléaire ! Ce problème semble maintenant moins immédiat mais je dois avouer que j'ai été assez soulagée de voir approcher mon temps de vacances en France. On ne peut parler vraiment de peur mais il y a quand même une tension continue qui mine sournoisement les forces.

Maintenant donc, après un bon changement d'atmosphère en famille, je me sens prête à prendre l'avion en sens inverse le 15 septembre... avec beaucoup de reconnaissance dans le cœur pour tous ceux qui, d'une façon ou d'une autre, m'ont aidé à reprendre le tonus dont j'ai besoin pour l'étape suivante.