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Saint Martin Magazine n° 11 - Avril 2003

Sommaire

Un chant nouveau

Quelle sera la situation internationale au moment où vous recevrez ce bulletin ? Les Etats Unis et l’Irak auront-ils mis fin à leurs hostilités ? D’autres conflits liés à celui-ci se seront ils déclenchés ? Qu’en sera-t-il des autres peuples qui s’affrontent, des pays qui souffrent de guerres civiles, des populations victimes innocentes de l’orgueil de quelques uns?

Dans ce temps précis, l’Eglise célèbre la résurrection du Christ! C’est Pâques: coeur vivant de la foi des chrétiens. Alors, est-il indécent d’accueillir et de fêter la joie de cet événement ? Faut-il attendre que le monde aille mieux pour recevoir le message de libération et d’espérance contenu dans la victoire de l’amour sur la haine, de la vie sur la mort acquise par la Croix du Christ ? Y aurait-il eu, depuis un certain « premier jour de la semaine » des occasions plus idéales pour chanter Pâques?

Les premières communautés chrétiennes, en prise avec les persécutions, ont consigné dans les textes des Evangiles les paroles adressées par Jésus à ses disciples pour leur annoncer sa résurrection. Elles tiennent en quelques mots : « LA PAIX SOIT AVEC VOUS » (Jn 20,19 Lc 24,36...). Ainsi, pour manifester son retour glorieux, Jésus annonce la paix et Il la donne. La paix est un fruit de Pâques. Et Pâques invite à bâtir la paix. Pâques est le signe d’une immense réconciliation. Si donc le Christ a remporté la victoire définitive sur le mal, il nous reste à accueillir et à incarner cette victoire dans tous nos combats quotidiens.

Paroles de Paix! Tout au long de ses rencontres, les mots sortis de la bouche de Jésus, le Verbe de Dieu, ne furent que des paroles justes et bonnes pour qu’advienne la paix en chacun, entre tous.

Si les engagements pour construire une civilisation de paix sont variés, une route peut nous être commune. Le livre des Psaumes y revient sans cesse, conscient qu’il s’agit d’une lutte de tous les jours : « Garde ta langue du mal et tes lèvres des paroles perfides » (Ps 33,14). Cette nécessité devient une prière : « Mets une garde à mes lèvres, Seigneur, veille au seuil de ma bouche » (Ps 140,3). C’est donc du coeur profond que tout arrive. Il s’agit de se contrôler, avec l’aide de Dieu

Pour se faire, je vous laisse un dialogue instructif du philosophe Platon lu dernièrement dans un quotidien.

« Un soir, Lysias, très excité entre chez Socrate:

- Sais-tu ce que je viens d’apprendre sur ton meilleur ami? Socrate réagit:

- Attends un instant! Avant que tu ne me racontes, je veux te faire passer le test des trois passoires. Il est bon de filtrer ce que l’on aimerait dire. La première passoire est celle de la vérité As-tu vérifié si ce que tu veux me dire est vrai?

- Non, je n ‘ai pas vu la chose moi-même. Je l’ai seulement entendu dire.

- Tu ne sais donc pas si c’est la vérité. La deuxième passoire est celle de la bonté Ce que tu veux m’apprendre sur mon ami, est-ce quelque chose de bon?

- Ah non, j’ai entendu dire que ton ami avait mal agi.

- Donc, tu veux me raconter de mauvaises choses sur lui et tu n’es même pas certain qu’elles soient vraies. Reste la troisième passoire, celle de l’utilité Est-il vraiment utile que tu m’apprennes ce que mon ami aurait fait?

- Non je ne le crois pas.

- Si ce que tu as à me raconter n’est ni vrai, ni bien, ni utile, pourquoi vouloir me le dire? Je n’en veux rien savoir et de ton côté, tu ferais mieux d’oublier tout cela ».

Nous avons raison de fêter Pâques, à condition que nos paroles et nos silences sèment la Paix du Ressuscité. Fredonnons avec le psalmiste: « Dans ma bouche, li a mis un chant nouveau » (Ps 39,4).

Père Bertrand ROY

Ressourcement à La Pierre Qui Vire

Une aventure humaine. C’est ainsi que peut se résumer ce que nous avons vécu les 22 et 23 février. Nous étions quarante pèlerins de la paroisse Saint Martin de Troyes, de tout âge et de tout horizon. Le lieu choisi pour cette retraite spirituelle, l’abbaye Sainte Marie de la Pierre qui Vire, porte par essence à la prière.

Evidemment la présence de la communauté des frères bénédictins y est pour beaucoup. Mais le lieu en lui- même, par son isolement, par son emplacement nous amène à la prière. Certains pèlerins connaissaient déjà l’abbaye, pour d’autres c’était une totale découverte. Découverte d’un lieu, mais aussi d’une communauté. Mais ce n’étaient pas là les seules découvertes que nous finies. Les temps libres nous ont permis de mieux nous connaître, grâce à de nombreux échanges.

Le travail sur les psaumes et la participation aux offices ont permis à chacun de mieux se découvrir et de mieux découvrir Dieu. Notre participation aux offices de la communauté ne s’est pas limitée aux offices du jour mais aussi à celui des Vigiles pour quelques courageux. Si nous avons pu nous intégrer ainsi à tous ces temps de prière, c’est parce que la communauté est très pliante, la présence de Dieu y est indéniable mais aussi car notre réflexion sur les psaumes nous a rendus plus disponibles au Christ. Frère Bernard et Frère Jacques ont été nos guides dans notre découverte des psaumes. Après des temps d’enseignement, un grand partage a eu lieu avec chacun des deux intervenants. Nous avons échangé sur les psaumes, la prière mais aussi sur le sacrement du pardon.

Ce que nous avons retenu: les psaumes sont des « écoles de prière» pour tous. Quand l’un d’entre nous explique à Frère Bernard les difficultés que nous pouvons avoir avec certains psaumes (dans lesquels il y a des mots choquants, de la violence), il a cette magnifique réponse: «les psaumes sont comme un fleuve, ils charrient toutes sortes de choses: des choses mortes, des choses violentes mais aussi des choses très belles tout comme la vie ».

Toutes ces découvertes enrichissantes ont fait de cette retraite spirituelle un temps fort dans nos vies de chrétiens que nous voulons partager avec notre communauté.

 

Frédérique et David MOLINARO pour les pèlerins de la Pierre Qui Vire

Si la paroisse Saint-Martin m’était contée

Place Jean XXIII

Notre visite se poursuit par la place Jean XXIII, se situant pratiquement au centre de notre paroisse, à l’intersection des avenues Pasteur, Marie de Champagne, Marguerite Buffard et des rues Ambroise Cottet et du lieutenant P. Murard.

Mais qui est Jean XXIII ? Personnage marquant du XXème siècle, Angélo Guiesepe Roncalli est né le 25 novembre 1881 à Sotto iI Monte près de Bergame en Italie. A 23 ans, il obtient son doctorat en théologie et est ordonné prêtre. Nommé archevêque en 1925, il est envoyé comme visiteur apostolique en Bulgarie. A la fin de la 2 guerre mondiale, en 1944, il est nommé nonce apostolique à Paris. Ensuite cardinal et patriarche de Venise, il fut élu pape à la mort de Pie XII, et prit le nom de Jean XXIII en 1958.

Sa principale action en tant que pape reste la convocation du concile Vatican II. Il provoque « l’aggiornamento », c’est à dire une profonde remise à jour des enseignements, de la discipline et de l’organisation de I’Eglise, provoquant un renouveau sans précédent dans la vie religieuse. II écrit sept encycliques, notamment « Pacem in Terris » dont nous célébrons le 40 anniversaire cette année.

Jean XXIII est mort le 30 juin 1963 au Vatican à l’âge de 82 ans. Il a été béatifié le 3 septembre 2000.

Alain Dewilde

Alain DEWILDE
NB: Dans le numéro d’été de St Martin Magazine, nous reviendrons sur l’histoire de cette place qui fut longtemps le coeur de la paroisse.

Vitraux en fête: le silence de Joseph

Dédiée à St Joseph, la chapelle absidiale (derrière le maître- autel) est la plus silencieuse de toutes. En cela elle convient bien à celui dont l’Evangile ne rapporte aucun propos... Il n’était pas facile de vitrer sa fenêtre avec des lobes en éventail caractéristiques de son architecture.

L’abbé C.F. Morlot, curé de St Martin (1850-1861) et inspirateur du vitrail, a surmonté la difficulté en y faisant représenter quelques prophètes et saints ayant fait l’éloge des vertus de la Sainte Famille ou relaté quelques épisodes de son histoire. En 1857, le maître verrier Martin Hermanovska peignit donc neuf médaillons. Au centre figurent deux personnages appartenant à la généalogie de Jésus (Mt 1, 1 - 17), David (Ps 87, 16) et Salomon. A leur suite viennent Moïse (Gn 41, 55) et Jonas (Jon 4, 3) dont certaines paroles sont appliquées au père nourricier de Jésus. Les apôtres St Matthieu et St Jean les accompagnent parce que le premier rapporte la « Fuite en Egypte » (Mt 2, 13 - 15) et que le second annonce la béatitude de « ceux qui sont morts dans le Seigneur » (Ap 14, 13); St Paul et St Augustin apparaissent ensuite en raison de leur enseignement sur le mariage. Et St Bernard complète cette galerie de portraits parce qu’il commenta, lui aussi, l’exil égyptien.

En dessous de ce rayonnement où domine le violet sont disposés les cinq panneaux historiés de cette fenêtre 9*; ils se lisent de bas en haut et de gauche à droite. Le Mariage de Marie et Joseph (1) comporte les noms du curé et du verrier à qui nous devons le seul vitrail du XlXème siècle, conservé en l’église St Martin. La Fuite en Egypte (2), l’Atelier de Joseph à Nazareth (4) et la Mort de Joseph (3) évoquent quelques moments de la vie de la Sainte Famille. Le panneau central présente St Joseph en pied tenant un bâton fleurdelisé (symbole de virginité) et portant l’Enfant Jésus. Au dessus: sa glorification.

Après le concile de Trente (terminé en 1563) se répandit la dévotion à St Joseph et à la Sainte Famille. Dès lors, leurs patronages furent adoptés pour des lieux de travail (par ex. l’usine de la rue P. Murard) ou par des congrégations religieuses. A propos de la Ste Famille, St François de Sales (t 1622) écrit: « Marie, Jésus et Joseph, c’est une trinité en Terre qui représente, en quelque façon, la

Sainte Trinité ». Car près de Jésus, Fils de Dieu, Joseph est l’image du Père et Marie temple du St Esprit. Et l’amour qui règne entre eux est un reflet de celui des trois Personnes divines.

Jean-Marie MEIGNIEN
* numérotation des fenêtres selon l'ouvrage de F. BIBOLET (plan disponible à l'entrée de l'église).
Bonne visite, malgré le mauvais état du vitrail réalisé en 1562 pour la primitive église paroissiale.

A propos de Saint Martin Magazine, parlons cuisine...

Comme nous l’avons déjà évoqué, dix personnes avaient répondu, l’an dernier, au questionnaire sur notre magazine. Mais, pour paraphraser la Bible, même s’il ne s’en trouve que dix dans toute la paroisse «Je ne détruirai pas, [magazine] à cause des dix » (On 18-32)...

Au contraire, nous allons en parler, et surtout de l’aspect matériel de son existence.

La rédaction de Saint Martin Magazine, entre le comité de rédaction et les auteurs des articles, implique de 10 à 15 personnes selon les numéros, au moins trois réunions par numéro une fois par trimestre, et enfin une coordination précise entre ces personnes, l’imprimeur, le calendrier, et les 25 bénévoles qui assurent la distribution.

Notre périodique est imprimé à 1000 exemplaires, chacun coûtant de 0,10 à 0,17 € suivant le nombre de pages, et ceci quatre fois par an. Le coût total est donc d’environ 600 € (soit près de 4000 F) au minimum. Ceci peut sembler être une dépense relativement modeste, mais elle est financée par le budget ordinaire de la paroisse, qui ne peut faire plus.

La paroisse compte environ 6000 foyers qui, bien sûr, ne peuvent être tous destinataires du magazine dans les conditions actuelles. Pour toucher davantage de monde, il faudrait en augmenter le tirage, donc son coût total, ainsi que les moyens de diffusion.

L’augmentation du tirage nécessiterait par conséquent des ressources nouvelles et complémentaires, telles qu’abonnements, publicité, etc. avec une mise en place nécessaire de la gestion de ces ressources, et le recrutement de nouveaux bénévoles pour la distribution.

Le comité de rédaction lance donc un appel aux idées de tous ceux qui se sentent concernés par Saint Martin Magazine et qui souhaitent, non seulement son maintien, mais encore le développement de son rayonnement et du lien qu’il peut tisser entre les habitants, pratiquants ou non, de notre paroisse.

Jacques IDOUX

Echo de nos missionnaires

Soeur Thérèse de Saint Gilles est une soeur Oblate, native de notre doyenné, partie il y a une vingtaine d’années en Equateur. En ce moment elle vit en communauté voici quelques nouvelles de son pays.

- Une grave éruption volcanique à l’orée de la région amazonienne et trois semaines plus tard, l’explosion de munitions dans la zone militaire de Riobamba à 250 km de Quito se sont produites fin 2002. Ces deux catastrophes ont laissé des morts et nous joint un message, goutte des blessés en grand nombre.

- Une fois de plus notre pays doit «émerger». De nombreuses familles ont perdu leur demeure dans les éboulements et les flammes, elles vivent dans des abris de fortune … Un immense travail attend notre président récemment élu».

Malgré toutes ces catastrophes elle joint un message, goutte d’humour et de fraîcheur:

«Que le «temps» à venir que Dieu nous donnera soit pour chacun de nous un SERVICE continu dans la sérénité puisque, nous dit Saint François de Sales TOUS LES CHEMINS SONT BONS A CEUX QUE DIEU TIENT DE SA MAIN».

Foyer Saint Martin

Depuis de nombreuses années le chalet St Martin ouvre ses portes, à Retounemer dans les Vosges.

Cette année la “colo” se déroulera du 4 au 24 juillet pour des jeunes de 6 à 14 ans. De très nombreuses activités sont au programme de ce séjour, dans une ambiance familiale.

Renseignements et inscriptions :

Françoise Marcilly - 86 Bd Blanqui Troyes

03 25 74 78 22

La kermesse fait peau neuve !

Les 10 et 11 Mai nous vivrons à l’heure du Far West.

- Traditionnel marché le samedi matin, avec les stands habituels sans oublier brocante et pâtisserie.

- Une nouvelle équipe est venue renforcer les “artisans” de longue date. Cette année verra des innovations, entre autre, le samedi soirée festive autour d’un méchoui* avec déguisements sur le thème de l’année, jeux, danses...

- Le dimanche matin la messe sera célébrée dans le parc (si le temps le permet) et sera animée par tous les enfants du catéchisme et de l’éveil à la Foi.

- L’apéritif aiguisera votre appétit, un self sera grand ouvert, avant que les scouts nous réservent les surprises de l’après midi.

- Soirée “méchoui” uniquement sur inscription, coût :

- 10 euros pour les adultes,

- 5 euros pour enfants jusqu’à 12 ans

(des détails sont donnés au centre paroissial).

La paroisse des Nombrils

Ça me tracasse beaucoup, dit Dieu, cette manie qu’ils ont de se regarder le nombril au lieu d regarder les autres. J’ai fait les nombrils sans trop y penser, dit Dieu, comme un tisserand qui arrive à la dernière maille et qui fait un noeud, comme ça, pour que ça tienne, à un endroit qui ne paraît pas trop ... J’étais trop content d’avoir fini L important, pour moi c’était que ça tienne

Et d’habitude, ils tiennent bon mes nombrils, dit Dieu, mais ce que je n ‘avais pas prévu, ce qui n ‘est pas loin d’être un mystère même pour moi dit Dieu, c’est l’importance qu’ils accordent à ce dernier petit noeud intime et bien caché.

Oui, de toute ma création, dit Dieu, ce qui m’étonne le plus et que je n’avais pas prévu, c’est tout le temps qu’ils mettent, dès que ça va un peu mal, à la moindre contrariété, tout le temps qu’ils mettent à se regarder le nombril, au lieu de regarder les autres, au lieu de voir les problèmes des autres.

Vous comprenez, dit Dieu, j’hésite, je me suis peut- être trompé ? Mais si c’était à recommencer, si je pouvais faire un rappel général, comme les grandes compagnies de voiture, si ce n’était pas trop de tout recommencer, dit Dieu, je le leur placerais en plein milieu du front.

Comme cela, dit Dieu, au moins ils seraient bien obligés de regarder le nombril des autres.

 

68 , rue Ambroise COTTET - 10 000 TROYES - Tél : 03 25 82 83 60 - Fax : 03 25 82 83 63 - saintmartinweb@free.fr