Accueil > Nouvelles > Saint-Martin Magazine > n° 14 - Décembre 2003
Saint Martin Magazine n° 14 - Décembre 2003

Sommaire

La flamme de Bèthléem

Une légende italienne raconte qu’un soldat du temps des croisades avait rapporté à Florence la flamme d’un cierge qui brûlait dans la crèche de Bethléem. Pour ne pas perdre ce bien précieux, il avait dû l’entourer de mille et une précautions, bravant les intempéries, les attaques des brigands mais aussi la fatigue et le découragement.

On dit que c’est une nuit de Noël, après un dur parcours, qu’il est entré dans l’église de Sainte Marie des Fleurs avec cette flamme et qu’il l’a partagée avec tous ceux qui s’y trouvaient rassemblés. Ce feu qui l’avait saisi, auquel il s’était consacré et qu’il avait protégé, bondissait maintenant de coeur en coeur, illuminant de joie et d’espérance cette petite partie du monde.

Quand Jésus Christ est né à Bethléem, dans le silence et la pauvreté, qui aurait pu imaginer que la vive flamme de l’amour de Dieu habitant la faiblesse de cet enfant puisse se propager et parcourir le monde? En dépit de la fragilité et des imperfections des premiers témoins du Sauveur et de ceux de toujours, malgré les persécutions subies par l’Eglise primitive comme autant de communautés chrétiennes d’aujourd’hui, le message et la vie du Christ ont été progressivement portés dans le bassin méditerranéen, en Afrique du Nord, en Europe et bientôt sur toute la planète.

En ce nouveau Noël, au milieu des réjouissances de beaucoup mais aussi des douleurs de tant d’autres, nous retrouvons l’éclat et la fidélité de cette flamme dont aucune ténèbre n’a jamais eu raison. C’est nous qui en sommes aujourd’hui les bénéficiaires, les gardiens et les porteurs. Ce feu de l’amour et de la foi n’est rien de moins que la présence agissante du Christ ressuscité en notre temps, lumière offerte à toute l’humanité malgré les vents contraires du doute et de la violence.

Ce n’est pas à des gens parfaits intellectuellement, moralement, physiquement que Jésus s’est confié mais à des gens ouverts, en attente, disponibles, acceptant de bouger. Les pauvres bergers de la crèche comme les mages venus d’Orient ont aujourd’hui changé de visage.

Les bergers me font penser à ces jeunes handicapés psychiques rencontrés lors d’une retraite. Quel cadeau que la grâce de leur sourire, de leurs paroles directes, de leur danse, de leur prière spontanée! Certes, ils sont pauvres puisqu’ils sont non rentables dans une société qui sacrifie les personnes au dieu « économie », puisqu’on les regarde encore de travers ou qu’on les ignore pleinement ainsi que leurs parents... Pourtant, ils sont riches de délicatesse, de tendresse, de simplicité, de confiance et de foi. Parce qu’ils ne sont pas encombrés, la lumière s’est frayée un chemin en leur coeur. Librement, ils nous ta tendent, nous dépouillant de tant d’artifices, nous aidant à apprivoiser nos pauvretés et nous tournant vers l’essentiel.

Les mages venus d’Orient me font penser aux sept adultes de notre paroisse qui commencent un cheminement vers le baptême, aux douze enfants du catéchisme et aux sept enfants de l’éveil à la foi qui ont engagé une même démarche. Comme les mages, ils viennent de loin, avec des questions, parfois un passé difficile mais surtout avec le désir de recevoir ta lumière du Christ par le partage de relations fraternelles et par le témoignage humble et enthousiaste des chrétiens. Ces nouveaux venus à la foi réveillent en nous la flamme de l’Evangile. Ils réinterrogent les raisons de notre participation à la vie et à la mission de l’Eglise. Ils stimulent notre audace à bâtir une communauté « qui soit l’affaire de tous »

Un spirituel du XVlIème siècle, Angelus Silesius, nous a laissé cette maxime: « Christ serait-il né mille fois à Bethléem et non en toi, cela ne te sauve de rien » Dieu réclame donc d’habiter notre monde. Le foyer lumineux n’est plus à Bethléem même si ce lieu demeure un phare. Il est partout où des hommes de tous âges et de toutes conditions se laissent guider et transformer en allant au coeur de la foi. Les bergers et les mages d’aujourd'hui comme le soldat de Florence, nous rappellent que si ce n’est pas toujours facile, c’est toujours faisable.

En vous souhaitant, ainsi qu’à tous vos proches, un joyeux NOEL et une belle année 2004, je vous invite, à votre mesure, à participer à la naissance d’une humanité nouvelle.

Père Bertrand ROY


Vitraux en fête: « Voici l’agneau de Dieu »

En 1639, l’une des grandes fenêtres du choeur (21*) fut choisie pour recevoir un vitrail consacré à Saint Jean Baptiste «parce que personne, dans le royaume de Dieu, n’est plus grand que lui » (Lc 7, 28) Cinq scènes résumant la vie du Précurseur sont ordonnées dans les lancettes du registre inférieur tandis que les dernières occupent la surface ogivale de l’étage supérieur. Linard Gontier suivit le récit des évangiles, spécialement celui de Luc.

L’archange Gabriel annonce la naissance de Jean à Zacharie (1), prêtre âgé et fervent, privé d’enfant parce que sa femme est stérile (Lc 1, 5-20) Après quoi Elisabeth devient enceinte et met au monde un fils, effaçant sa honte devant les hommes (2) L’événement central de la vie de Jean-Baptiste fut le baptême de Jésus (3) ; voir aussi la toile peinte dans l’ancienne chapelle des fonts baptismaux. C’est alors que Jésus se rendit semblable à ses frères pour expier les péchés du monde, que descendit sur Lui l’Esprit de Dieu comme une colombe et que la voix du Père se fit entendre, disant « Celui-ci est mon Fils, Le Bien-aimé, qui a toute ma faveur» La prédication de Jean-Baptiste (lancette 4 et fenêtres 1*, 18*, 25*) et Les reproches faits à Hérode (5) à propos de son adultère public (Lc 3, 1-20) sont les événements qui conduisent Jean-Baptiste en prison (6) puis au Martyre (7) par décollation (Lc 9, 7-9) ; à cet ultime témoignage sont présents Hérode et Salomé, fille d’Hérodiade (même scène très abîmée en 4*)

Dans les lancettes latérales supérieures furent placées les écus armoriés des donateurs environnés d’angelots. Et au bas des grands panneaux vitrés figurent Jehan Gombault, marchand drapier et ses deux fils dont Joseph en aube blanche, élève de l'Oratoire (identifié par F. Bibolet) ; à droite Hélène Breyer est entourée de ses quatre filles. Selon la coutume leurs patrons, St Jean l’évangéliste et Ste Hélène, les protègent. Ainsi rendirent-ils hommage à celui dont la voix cria la salutaire pénitence avant de désigner le Verbe de Dieu.

Clergé, donateurs et maître verrier posèrent ce vitrail au nord, c’est-à-dire du côté de l’autel où l’Evangile était proclamé.

Jean-Marie MEIGNIEN
* numérotation des fenêtres selon l'ouvrage de F. BIBOLET (plan disponible à l'entrée de l'église).
Bonne visite, malgré le mauvais état du vitrail réalisé en 1562 pour la primitive église paroissiale.

Rencontre avec le Père Guillermo

Le Père Guillermo, curé de la paroisse Notre-Dame de la Macarena en Colombie, est arrivé en France, et plus précisément dans notre communauté de Saint-Martin en avril 2003. Agé de trente quatre ans, il a fêté ses cinq années de prêtrise le 21 novembre.

La situation générale de la Colombie est très complexe, parce qu’elle est, non pas un pays pauvre, mais un pays dont les richesses naturelles, pour diverses (et mauvaises) raisons, sont confisquées au profit de quelques-uns, au détriment de la majorité des gens, dont le souci principal reste de ne pas mourir de faim.

L’injustice engendrant comme toujours la violence, ils ont à subir aussi les assauts des guérilleros ou des paramilitaires, quand ce ne sont pas les deux, à tour de rôle...

Pourtant les Colombiens aiment leur beau pays et comme beaucoup de communautés pauvres, ils vivent une solidarité que connaissent rarement nos sociétés dites développées...

Des initiatives locales, nationales et internationales, publiques ou privées, provenant d’O.N.G., d’instances européennes et mondiales tentent trouver des de solutions: il y a beaucoup de chemin à faire.

Le Père Guillermo a proposé aux paroissiens de Saint Martin de se mobiliser pour continuer l’action entreprise les années antérieures en faveur des enfants de sa paroisse. Des ventes de gâteaux et de cartes organisées par les différentes années de catéchisme ont lieu chaque dimanche de l’Avent afin de permettre â ces enfants de recevoir jouets et cadeaux pour la fête de Noël.

Pourtant, en nous permettant de donner un peu de joie à ces enfants, n’est ce pas à nous qu’il fait un beau cadeau?

Jeannine LABORIE

L’Avant-Garde de TROYES prépare son centenaire

Si médiatiquement l’A.G.T. est plus présente que le Foyer Saint-Martin, les histoires de ces deux associations sont intimement liées puisque l’A G T était une section du Foyer.

Actuellement l’A.G.T. est encore bien présente sur le quartier et dans l’agglomération par ses sections : football, basket-ball, tir à la carabine, gymnastique volontaire et sportive, danse country, arts martiaux, jeu de dames sans oublier celle qui réunit toute cette famille, la section « anciens »

Le Foyer existe toujours par sa colonie de Retournemer; avec le Père Bertrand Roy pour président et Française Marcilly pour directrice (voir par ailleurs l’invitation pour le séjour de février)

Un retour sur le passé...

• 1898: l’abbé Gabriel Michel est nommé vicaire à Saint-Martin. Il arrive avec l’idée d’y fonder un patronage, ce sera le Foyer Saint-Martin. Il trouve un terrain situé au croisement des rues Lt Pierre Murard (ex portion de la rue des Marots) et de la rue Pasteur (voir article sur la place Jean XXIII dans Saint-Martin Magazine n° 12) Après bien des difficultés financières, une salle est construite et inaugurée en 1903. Cette salle permet dès lors la pratique du théâtre, de la gymnastique, du billard et favorise les rencontres amicales.

• 1904: une section sportive est créée, ce sera l’A.G.T. Dès cette première année quatre gymnastes participent à un concours à Verdun. Ces pionniers avaient pour noms: Bally, Cotel, Fourquet, Gross. Ils seront bientôt suivis d’une foule d’adeptes.

• 1908: l’A.G.T. aura huit représentants à Rome. Une section « pupille » voit le jour. La clique est créée à son tour avec tambours et clairons, bientôt suivis des fifres. Dès ses premières prestations elle connaît le succès.

• 1912: quatre mille gymnastes s’affrontent à Troyes.

• 1914: la guerre vient ralentir les activités, vingt et un membres de l’A.G.T. dont le fondateur, l’abbé Michel n’en reviendront pas. Après cette épreuve, l’abbé Krumeich reprend le flambeau. La salle est aménagée en grande salle de théâtre. On y donnera de grands spectacles : « la Nativité, Saint Français d’Assise, la Passion ... » L’A.G.T. grandit avec des équipes de football, d’athlétisme, de cross et la revue qui relie toutes les sections: «Le trait d’union du Foyer » (qui paraît toujours).

Puis se succéderont à la tête de ce Foyer plusieurs abbés. Le Père Pierre Vinot fera construire le bâtiment qui abritera les vicaires et organisera les premières colonies de vacances à Montardoise. L’abbé Paul Jacquot fut victime du deuxième conflit mondial. Les abbés Robert Huquet puis Roger Riebert géreront la situation en cette période difficile de l’occupation avec l’aide des séminaristes, fondant la section « Coeurs Vaillants ».

• 1946: avec son dynamisme, l’abbé Gabriel Simonnet va redonner au Foyer sa splendeur d’avant guerre. Vont lui succéder après sa nomination de curé: les abbés Jean Dewilde qui ouvrira le « cinéma Saint-Martin », Maxime Malésieux, Robert Virey. Nombreux seront les paroissiens de Saint-Martin qui, par leur participation a I aventure Foyer / A.G.T. a divers titres se remémoreront cette époque.

• 1954: pour le cinquantenaire, « l’Equipe », le quotidien national des sportifs, désignera I’A.G.T. meilleur club de France.

• 1970: le clergé doit se consacrer à d’autres tâches. Les dirigeants ne baissent pas les bras, I’A.G.T. se dissocie du Foyer. Robert Poron (président depuis 1942) continue l’aventure, suivi d’André Renaud, puis de Lucien Péchart pour arriver à la présidente actuelle Mme Podpliski.

• 2004 arrive, toutes les énergies se concentrent pour préparer le centenaire de cette institution. Retenez ces dates, les 16 et 17 Mai 2004.

Les organisateurs seraient heureux de retrouver témoignages, documents, photos de cette épopée. Ces témoins du temps passé peuvent être déposés à “l’Accueil” de la paroisse. Ils seront rendus après utilisation. Merci d’avance.

Eugène PUCCETTI et André CUDEL

 

68 , rue Ambroise COTTET - 10 000 TROYES - Tél : 03 25 82 83 60 - Fax : 03 25 82 83 63 - saintmartinweb@free.fr