En 1606, quand le seigneur de Pouilly et autres
lieux, Jacques Le Tartier, offrit une verrière pour le déambulatoire (6*), le maître
verrier se trouva face à un dilemme pour traiter le Credo souhaité. En effet, il s'agissait
d'illustrer en six panneaux seulement un texte long (Credo de Nicée-Constantinople) ou court (Symbole
des Apôtres) : contrat irréalisable dans les deux cas. La solution lui vint du clergé,
probablement. Elle consistait à ne traiter que la troisième partie du Symbole des Apôtres
commençant par la Pentecôte : image de l'Eglise naissante autant que le symbole de l'édifice
en construction depuis 1592. Il put même consacrer un panneau entier aux belles armoiries du donateur
et placer au tympan le Père éternel entouré d'anges (auj. fenêtre 5*).
Les six articles sont habilement traités (lire de haut en bas et de gauche à droite).
- Je crois en l'Esprit saint (Jn 15, 26-27 ; Act 2, 1-13) : la Vierge Marie, au milieu des
Apôtres, reçoit l'Esprit Saint cinquante jours après la résurrection de
Jésus,
- . . . à la sainte Eglise catholique (Ez 3, 16-21 ; Act 4, 23-31),
- . . . à la communion des Saints (Act 2, 42-47) : un groupe d'Apôtres distribue
les aumônes aux fidèles et aux pauvres, trésor de l'Eglise,
- . . . à la rémission des péchés (Is 53, 1-12 ; Act 10, 43 ;
1 Pe 4, 1-6) : St Pierre prêche le pardon des fautes sur les marches du palais où vit
le centurion Corneille,
- . . . à la résurrection de la chair (Is 26, 19 ; Ez 37, 1-14 ; Jn 5 28-29)
: le prophète Ezéchiel écoute Dieu lui donnant l'ordre d'annoncer la résurrection
des corps,
- . . . et à la vie éternelle. Amen (Is 60, 1-2 ; 1 Cor 15, 54-58 ; Ap 21, 9-27)
: un ange fait découvrir à St Jean la Jérusalem nouvelle : vision rapportée
dans l'Apocalypse.
Le contenu spirituel de l'ensemble est tel qu'il faut consacrer beaucoup de temps, bible en main, devant
chaque panneau, pour en tirer un riche enseignement et de grandes joies artistiques. Car l'art est manifeste,
jusqu'aux scènes des arrière-plans.
Antérieure à ce qu'il est convenu d'appeler "L'Immaculée Conception"
de la cathédrale, cette oeuvre peut être attribuée sans grand risque d'erreur à
Linard Gontier.
|